Maladies fongiques des plantes :
Prévention et traitements pour l’agriculture
Mardi 7 décembre 2021
10h00 – 12h30
Avec les évolutions du climat, la pression des maladies fongiques se fait sentir. 2021 apparait ainsi comme une année noire. Le mildiou et l’oïdium ont frappé durement les vignes. Le mildiou, toujours lui, a fortement touché les pommes de terre. La fusariose ou les rouilles sont des menaces perpétuelles dans les champs de blé. Et la tavelure reste continuellement l’ennemi des vergers.
Quels sont les impacts de ces maladies fongiques sur le plan agricole, économique, environnemental et sur celui de la santé humaine ? En complément des mesures prophylactiques, comment gérer les maladies fongiques en agriculture ? Alors que la société demande à l’agriculture une transition agroécologique avec des pratiques toujours plus respectueuses de l’environnement, comment les filières agricoles peuvent-elles garantir des denrées saines et à un prix accessible ? Comment les autorités sanitaires évaluent-elles les risques sanitaires ?
Les maladies fongiques apparaissent comme un paradigme d’une approche ONE HEALTH. Tous les facteurs sont ainsi liés : la santé humaine, l’alimentation, le respect de l’environnement, la viabilité économique. Comme à son habitude, Adebiotech abordera toutes ces thématiques avec une approche scientifique.
Maladies fongiques et impacts économiques, environnementaux et sur la santé
Emile BENIZRI
Phytopathologiste, Université de Lorraine – Laboratoire Sols et Environnement
Après un doctorat en Sciences Agronomiques obtenu à l’Institut National Polytechnique de Toulouse (Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse, ENSAT-INPT), j’ai été nommé enseignant-chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA) de Nancy (Université de Lorraine).
Mes travaux de recherche ont tous concernés l’étude de microorganismes, en réalisant des approches à différents niveaux d’observation et d’investigation : au niveau de la parcelle mais aussi au niveau de l’organisme végétal ou microbien.
Au niveau de la parcelle, mes recherches ont eu pour objectif de fournir des outils d’aide à la décision pour une meilleure gestion des cultures vis-à-vis d’agents pathogènes. Ces recherches ont concerné à la fois des parcelles en milieu forestier et en grandes cultures. Elles ont nécessité la réalisation d’études épidémiologiques mais aussi le développement d’approches de modélisation. Mes travaux ont également eu pour objectif de fournir des moyens de lutte alternatifs à la lutte chimique, par l’utilisation de bactéries comme agents de biocontrôle. Par la suite, j’ai élargi mes investigations et j’ai intégré dans ma démarche des outils relevant de la biologie moléculaire. Je me suis intéressé à la diversité des communautés microbiennes des sols agricoles.
Depuis 10 ans, mes activités de recherche concernent la rhizosphère de plantes hyperaccumulatrices de métaux (nickel) avec pour objectif une optimisation de l’agromine – filière de valorisation des métaux extraits par ces végétaux. J’ai développé différents leviers afin d’optimiser cette filière : co-culture de plantes hyperaccumulatrice-légumineuse ; inoculation de plantes hyperaccumulatrices par des bactéries d’intérêt (PGPR : Plant Growth Promoting Rhizobacteria) capables de stimuler la croissance de ces plantes. Dans ce cadre, mes travaux ont également pour objectif de cerner le déterminisme de la diversité microbienne rhizosphérique des hyperaccumulateurs.
En août 2016, nous avons créé la start-up Econick dont l’objectif est de commercialiser des sels de nickel bio-sourcés, issus de l’agromine.
Concernant mes activités d’enseignant, j’ai la responsabilité à l’ENSAIA de l’ensemble des enseignements de Phytopathologie au niveau des 3 années de formation d’élèves-ingénieurs dont la dernière année : la Spécialisation Protection des Cultures. Il s’agit de former nos élèves-ingénieurs à la pathologie végétale et de les sensibiliser aux nouveaux enjeux de cette discipline reposant sur des approches de protection agroécologique des cultures.
Par ailleurs, au sein de cette Spécialisation, j’ai créé en 2019 un nouveau parcours correspondant à la mise en place de contrats de professionnalisation. Ainsi, les élèves-ingénieurs choisissant ce parcours réalisent leur dernière année de formation, en alternance, dans une entreprise du privé. Ceci a été possible grâce aux nombreux partenariats que j’ai pu instaurer.
Mesures prophylactiques et gestion des maladies fongiques dans les cultures
Romain VALADE
Animateur du pôle « Maladies et Méthodes de Lutte »
Responsable du Laboratoire de Pathologie Végétale – ARVALIS – Institut du végétal
Docteur en phytopathologie et responsable du pôle maladies et méthodes de lutte, Romain réalise tous les ans de nombreux diagnostics pour identifier et caractériser les différentes maladies fongiques et virales des grandes cultures. En parallèle, il gère des projets de recherche pour mieux comprendre les maladies cryptogamiques, développer des méthodes innovantes pour les diagnostiquer et identifier les moyens de lutte efficace pour une protection intégrée des cultures.
Daniel SAUVAITRE
Président de l’Association Nationale Pommes Poires
Daniel Sauvaitre est un arboriculteur et vigneron en Charente. Il est président de l’Association nationale des pommes et des poires (ANPP) depuis sa création en 2008. Il est secrétaire général et coprésident de la Commission économique d’Interfel (Interprofession des fruits et légumes frais), et membre de la WAPA (World Apple and Pear Association).
Daniel Sauvaitre a été directeur du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Ctifl). Il est également Conseiller régional d’Aquitaine Limousin Poitou-Charentes
Alexandre DAVY
Chargé d’expérimentation, Institut français de la Vigne et du Vin
Ingénieur oenologue
La transition agroécologique. Quelles approches pour protéger les cultures ?
Jean-Paul BORDES
Directeur général ACTA – Les instituts techniques agricoles
Jean-Paul Bordes, ingénieur agricole de formation, a commencé sa carrière dans le conseil en machinisme et hydraulique, puis dans l’enseignement supérieur, avant de réaliser un long parcours, de R&D (Recherche & Développement), en céréales, fourrages et pommes de terre au sein d’ARVALIS-Institut du végétal.
Il a occupé dans cet institut technique agricole différentes fonctions allant de l’expérimentation sur le terrain à la direction des départements “Actions régionales“ et “Recherche Développement“. Il a en particulier participé à la création de réseaux d’expérimentation sur les céréales (réseau d’expérimentation d’excellence “R2E“), et conduit plusieurs actions de R&D avec les instituts techniques du secteur animal. Il a aussi contribué à l’émergence d’une offre d’OAD (Outil d’aide à la décision) et de services dans le domaine du pilotage des cultures.
Après plusieurs années de responsabilités au niveau du comité de direction d’ARVALIS, il poursuit sa mission dans la sphère des instituts techniques au sein de l’Acta dont il assurera la direction générale à partir du 3 décembre 2018.
Surveillance et maîtrise de risques des produits phytopharmaceutiques
Point de vue scientifique
Jean-François NARBONNE
Professeur honoraire de l’Université de Bordeaux et Expert à l’ANSES
Au cours de son DEA, Jean-François a réalisé sa thèse sur la nutrition des poissons. En 1972, il termine sa thèse et bénéficie des budgets alloués par l’état, grâce à la création du 1er Ministère de l’Environnement, pour le développement de l’Écotoxicologie. Ainsi il va pouvoir étudier l’impact du Plomb dans les rivières.
En 1976, il montera à Bordeaux en tant qu’assistant à l’Université de Bordeaux, où il va créer en 1981 le Laboratoire de Toxicologie Alimentaire (LTA) il en sera le directeur jusqu’en 1997. Par la suite, Jean-François prendra la direction du Laboratoire de Toxicologie Biochimique (au sein du CNRS, renommé Laboratoire de Physico et Toxico-Chimie en Systèmes Naturels depuis 1997).